Pour vous, quelles ont été les 2 ou 3 principales avancées en cardiologie depuis l’an 2000 ?
Depuis 20 ans, de nombreuses avancées ont eu lieu dans le domaine de la cardiologie. En ce qui concerne la pathologie coronaire, les principales avancées sont à la fois techniques (miniaturisation du matériel, développement de la voie radiale, développement de nouvelles endoprothèses actives, évaluation de la réserve coronaire au cours des procédures…) et pharmacologique (développement d’antithrombotiques plus puissants et des traitements de prévention). L’ensemble de ces avancées permet en partie d’expliquer le recul des maladies cardiovasculaires et la baisse de la mortalité après un infarctus du myocarde.
Dans les autres domaines de la cardiologie, l’ablation de la fibrillation auriculaire, le développement de cardiologie interventionnelle structurelle (le TAVI notamment), les techniques d’assistance circulatoire, les nouveaux outils de stimulation (pacemaker sans sonde, défibrillateur sous cutané), l’imagerie cardiaque (IRM, Scanner coronaire …) représentent pour moi également des avancées majeures au cours de ces 20 dernières années.
Quelle a été votre meilleure expérience professionnelle ?
Ma meilleure expérience professionnelle est sans équivoque humaine liée à trois personnes qui m’ont accompagné et soutenu tout au cours de mon parcours professionnel.
Le Professeur Philippe Menasché m’a fait découvrir la recherche fondamentale et les difficultés d’application d’un concept pourtant très séduisant (la thérapie cellulaire appliquée à l’insuffisance cardiaque). Le Docteur Didier Blanchard m’a enseigné la cardiologie interventionnelle (entre autre). Et, le Professeur Nicolas Danchin qui en plus de m’avoir aiguillé au fils des années m’a fait découvrir la recherche clinique et m’a intégré à son immense succès (FAST-MI).
J’espère les avoir à mes côtés le plus longtemps possible. Ces rencontres ont été déterminantes dans mon choix de carrière hospitalo-universitaire.
Quel serait votre principal regret ?
Je considère avoir eu beaucoup de chance tout au cours de mon parcours. Je n’ai donc pas de véritable regret, mais plus une inquiétude sur l’évolution du système de Santé français. Les contraintes médico-économiques sont en train de pénaliser notre système de soins (avec la mise en place de la T2A, l’hyper productivité demandée par les établissements, l’ accès limité aux nouveaux médicaments …).
En parallèle, les contraintes administratives (en tout cas à l’hôpital) sont de plus en plus lourdes.
Comment voyez-vous le futur ?
Le rôle de médecin va beaucoup évoluer dans les prochaines années avec notamment le développement des nouvelles technologies (objets connectés …) et celui de l’intelligence artificielle. En parallèle, la mentalité des étudiants en médecine a beaucoup évolué.
En ce qui concerne la Cardiologie, l’insuffisance cardiaque (notamment du sujet âgé) représente pour moi l’enjeu majeur d’un futur proche.
Etienne Puymirat
Paris
